LA GESTION DU MULTILINGUISME AU MAROC (A PARTIR DE LA COMPARAISON AVEC LA POLITIQUE LINGUISTIQUE SUD-AFRICAINE)
Par :
EL HOSSAIEN FARHAD
« Lavenir, cest le plurilinguisme ! »
PICQ, Pascal. et autres, La plus belle histoire du langage
Pour accéder au plurilinguisme, il faut sappuyer sur un monolinguisme de qualité : en dautres termes, on ne peut véritablement apprendre dautres langues que si lon connaît bien la sienne1. En effet, la maîtrise dune langue engage aussi bien lexpression de lindividu que la communication sociale et la transmission culturelle. Quun de ces trois facteurs fasse défaut, léquilibre se rompt, et la violence peut faire irruption.
La gestion des langues est une discipline qui consiste à satisfaire des besoins d’usage de plusieurs langues, dans un même État, dans des entreprises, dans des institutions internationales où l’on doit pratiquer plusieurs langues, ou dans des organismes culturels.
Étant donné le grand nombre de langues dans le monde, même si tous les pays étaient officiellement plurilingues, ce qui est loin dêtre le cas, il resterait beaucoup plus de langues sans statut officiel que de langues ayant un statut (quil sagisse de langues officielles, nationales ou régionales). Le plurilinguisme est donc intrinsèquement facteur de stratification, voire dexclusion : il y a partout des langues non ” reconnues ” et donc des locuteurs de facto rejetés, ou du moins dont la langue ne leur permet pas de participer à la vie de l’État, ce qui pose bien sûr à la fois un certain nombre de problèmes identitaires, car la langue remplit une fonction identitaire. Comme une carte didentité, la langue que nous parlons et la façon dont nous la parlons révèle quelque chose de nous: notre situation culturelle, sociale, ethnique, professionnelle, notre classe dâge, notre origine géographique, etc., elle dit notre identité, cest-à-dire notre différence. Lidentité est en effet essentiellement un phénomène différentiel: elle napparaît que face à lautre, au différent, et elle peut donc varier lorsque change lautre. Nous avons donc différentes identités lorsque nous possédons plusieurs langues.
Chaque fois quun citoyen ne possède pas la langue de lEtat, ne comprend pas la langue dans laquelle on peut le juger au tribunal et ne peut pas se défendre dans cette langue, ne parle pas ou parle imparfaitement la langue dans laquelle ses enfants sont scolarisés sils le sont, la langue de la politique, de la vie publique, la démocratie est bafouée2. Le plurilinguisme est en même temps facteur de conflit: même si la notion de ” guerre des langues ” nest quune métaphore (les langues ne se font pas la guerre: ce sont les hommes qui la font) nous rencontrons partout des formes de concurrence entre langues, en particulier en fonction véhiculaire. Le plurilinguisme est enfin facteur de ” domination “certaines langues étant utilisées dans des fonctions ” hautes ” et dautres dans des fonctions ” basses “, comme le propose le modèle diglossique de Ferguson3.
i.- approche comparatiste entre la politique linguistique marocaine et la politique linguistique sud africaine
Dans le présent chapitre, nous allons procéder à une approche comparatiste entre deux politiques linguistiques : le Maroc et lAfrique du Sud, notamment dans les domaines : législatif et éducatif, car ces deux états sont africains et multilingues, mais le statut des langues indigènes dans ces deux pays diffère à plusieurs égards.
- Le niveau de la législature dans les deux Etats :
Au Maroc, la langue amazighe, partout où elle existe et où elle est parlée, a été systématiquement niée institutionnellement, toutes les revendications de sa reconnaissance ont été combattues, et les auteurs de ces revendications ont été traités de séparatistes. Quelques politiciens ont même prétendu que lamazighe nétait quune variante arabe4.
La classe dirigeante, au Maroc, n’est toujours pas prête à accepter le fait que le Maroc est un pays multilingue pour des raisons démagogiques. Avec ce manque de bonne volonté, l’on pourrait craindre quen plus des raisons idéologiques basées sur la monoculture arabo-islamique, il puisse y avoir également des motifs de pouvoir personnel derrière la négation des droits légitimes de la langue amazighe.
Au Maroc, aucune loi concernant lamazighe na été discutée au parlement. Le discours institutionnel se trouve partagé entre larabisation (arrivée de lest) et la latinisation (arrivée de louest). Particulièrement, les modèles suivis dans cette politique sont larabisme et le jacobinisme.
Le cas de lAfrique du Sud est différent, létat a adopté comme politique linguistique un multilinguisme de stratégie. Cette politique consiste à exploiter toutes les ressources linguistiques du pays dans le but dassurer la communication là où une langue en particulier permet de mieux le faire sans entraves. La création des neuf provinces correspond à ce besoin: chacune delle choisit la langue qui lui convient le mieux à la condition de ne pas en promouvoir une seule. Cependant, entre la théorie et la pratique, il peut y avoir tout un monde! Une telle attitude peut aussi favoriser la langue la plus forte, en l’occurrence l’anglais.
Toutes les langues officielles doivent bénéficier de la même égalité et être traitées de manière équitable sans diminuer le statut constitutionnel dune de ces 11 langues officielles. La difficulté, cest que les langues nont pas toutes la même égalité dans les faits.
- Le système éducatif à légard de lamazighe :
Au Maroc, en 1995, grâce à laide de la Banque mondiale, le gouvernement marocain avait formé une commission pour travailler à la réforme de l’ensemble du système éducatif et évaluer la possibilité denseigner le berbère5 dans les écoles. Toutefois, la commission na jamais fait appel à des spécialistes amazighs et a même recommandé le maintien de l’arabisation totale de l’enseignement. Cest pourquoi, jusqu’à récemment, lenseignement de la langue amazighe demeurait interdit. Néanmoins, en Mars 2003, lInstitut Royal de la Culture Amazighe et le Ministère de lÉducation Nationale se sont entendus pour définir le cadre général de coopération entre les deux institutions et la signature dune convention concernant lintégration de lamazighe dans le système éducatif. Une commission mixte, chargée de traiter les aspects éducatifs et techniques de la question, a été également instituée.
Le Maroc qui avait commencé en lion sa politique linguistique darabisation a mis la pédale douce après une dizaine dannées defforts. Dabord, le secteur prioritaire, lenseignement primaire et secondaire, a été entièrement arabisé, et le français a retrouvé une place non négligeable, celle dune langue seconde très importante, obligatoire, voire indispensable.
Depuis le «printemps berbère »6 de 1980, la cause de lamazighophonie na pas évolué beaucoup au plan politico-juridique. Il semble y avoir une sorte dincapacité chronique de lÉtat marocain à intégrer la dimension amazighe. Pour le moment, il semble que tous les États se soient donné le mot pour ignorer les droits linguistiques de toutes les minorités amazighophones. Cependant, cette politique est appelée à changer au Maroc, car le gouvernement a décidé de libéraliser sa politique linguistique et de laisser davantage de place à lamazighe, notamment en éducation et dans les médias.
Au Maroc, le processus de légitimation des langues « maternelles », et plus particulièrement de lamazighe, a débuté en 1994 avec le Discours Royal du 20 Août. Le Roi Hassan II y déclare, en effet, quil convient denvisager lintroduction dans les programmes scolaires de lapprentissage des variantes. Suite à ces premières directives royales, la Charte Nationale dEducation et de Formation, élaborée en Octobre 1999 dans le cadre de la réforme de lenseignement et validée par le Roi Mohamed XI, a intégré, parmi les 19 leviers qui sont autant de proposition du changement, le Levier 9(115-116) relatif à lintroduction de la langue amazighe dans lenseignement. Mais depuis peu, exactement depuis le 17 Octobre 2001, un changement lié au statut de la langue amazighe a lieu au Maroc grâce au discours dAjdir(Khénifra).
« Dans la mesure où lamazighe constitue un élément principal de la culture nationale, et un patrimoine culturel dont la présence est manifestée dans toutes les expressions de lhistoire et de la civilisation marocaine, nous accordons une sollicitude toute particulière à sa promotion dans le cadre de la mise en œuvre de notre projet de société démocratique et moderniste, fondée sur la consolidation de la valorisation de la personnalité marocaine et de ses symboles linguistiques, culturels et civilisationnels. »7
Le discours d’Ajdir prononcé par S.M le Roi Mohammed VI à Khénifra le 17 octobre 2001, sinscrit dans le cadre général du processus de démocratisation du Maroc, il marque ainsi la reconnaissance de la composante amazighe, dans le contexte pluriculturel marocain, dans ses dimensions de langue, de culture et dhistoire, tout en sachant, que lamazighité ne peut être écartée du paysage culturel marocain global.
إقرأ ايضاً
- La politique linguistique en éducation en Afrique du Sud
La politique linguistique en éducation, doit en principe favoriser la communication et la compréhension entre les diverses communautés linguistiques. Pour ce faire, le gouvernement national a prévu un système déducation bilingue basé sur lenseignement dans la langue maternelle tout en favorisant le multilinguisme individuel plutôt que de recourir exclusivement à une seule langue véhiculaire.
Dans le domaine de l’éducation, larticle 29 de la Constitution reconnaît que toute personne a droit à un enseignement de base ainsi quà un accès égal aux établissements denseignement, de recevoir son instruction dans la langue officielle de son choix, de fonder des établissements denseignement daprès une culture ou une religion commune, à la condition quil ny ait pas de discrimination selon un critère de race. Il existe donc des écoles fondées sur la religion et/ou sur la langue. Toutefois, ces dispositions ne sappliquent intégralement quà la maternelle et au primaire8.
Les lycées et collèges publics relèvent de lautorité à la fois du gouvernement central et des neufs gouvernements provinviaux9.
Au secondaire, lélève devra recevoir un enseignement où la langue locale sera progressivement réduite pour ne laisser la place quà langlais et/ou à lafrikaans. Autrement dit, lenfant est en principe alphabétisé dans sa langue pour passer graduellement vers les langues officielles nationales, langlais et lafrikaans. Dailleurs, pour sinscrire dans une université sud-africaine, les élèves doivent réussir un examen dadmission prouvant leur connaissance de lune ou lautre des deux langues secondes nationales, car les cours à ce niveau se donnent uniquement en anglais et/ou en afrikaans, selon luniversité choisie.
ii.- remarques sur les deux politiques linguistiques
En Afrique du Sud, deux groupes sont davantage préoccupés des questions linguistiques. D’une part, les Blancs parlant l’afrikaans, qui voient le nombre de leurs locuteurs diminuer progressivement au profit de l’expansion de la langue anglaise, d’autre part, certains leaders zoulous craignent de voir l’importance de leurs communautés diminuer au sein des groupes ethniques sud-africains. Il ne faut pas se leurrer, l’anglais domine largement le paysage linguistique sud-africain et les politiques linguistiques de multilinguisme ne peuvent empêcher la visibilité réduite des langues bantoues. En réalité, les onze langues officielles ne le sont pas au même degré. Elles nont pas toutes la même force ni le même pouvoir dattraction. Aucune langue bantoue ne peut rivaliser avec lune ou lautre des deux «langues blanches», surtout en ce qui concerne langlais qui a nettement pris la tête du peloton des langues en Afrique du Sud. Les langues bantoues de ce pays ne seront jamais officielles au même titre que langlais ou lafrikaans10.
Ce multilinguisme, en Afrique du Sud, relativement théorique savère un bon choix au plan politique dans la mesure où il a été guidé par les impératifs de la situation démolinguistique. En effet, les populations bantoues ne connaissent que fort peu l’anglais ou lafrikaans dans les différentes régions. Le gouvernement sud-africain a, dans la Constitution, reconnu les faits, mais il ne pourra jamais empêcher les populations locales de valoriser langlais aux dépens de leur propre langue. La politique du multilinguisme stratégique demeure une façon efficace dobtenir la paix sociale, ce qui ne change en rien la marginalisation des langues de la majorité de la population noire.
Le problème, cest que la politique linguistique égalitaire reconnue dans les textes juridiques ne concorde pas avec la pratique sur le terrain, ni avec les démolinguistiques.11 En ce sens, les langues officielles «noires» (bantoues) risquent, à long terme, de devenir des «langues de décoration» destinées à assurer seulement lidentité collective des populations noires. Les politiciens sud-africains ont abouti à l’objectif contraire à celui souhaité, qui était alors de sauvegarder les langues locales. En évitant de choisir une seule langue africaine, ils ont ainsi privilégié l’anglais que tous maîtrisaient déjà. De plus, le gouvernement national semble partager la perception que langlais, la langue des affaires et de léducation, est la clé de lavenir dans une perspective mondialiste. Si tel est le cas, la politique de multilinguisme stratégique risque à long terme de se transformer en une politique unitariste, jacobine et même impérialiste.
Dans les faits, rien n’a été entrepris pour doter les langues locales de manuels scolaires et de grammaires nécessaires à l’enseignement d’une langue d’enseignement, ni au primaire ni au secondaire. Par voie de conséquence, les langues bantoues ne sont à peu près jamais enseignées, sauf de façon sporadique.
Au Maroc, supposons que lamazighe peut être reconnu comme langue officielle et nationale. Cette langue doit par conséquent être largement diffusée, une grande part doit être faite sous forme de l’écrit. Une reconnaissance de tels droits n’est pas une simple formalité, mais requiert sûrement beaucoup de moyens et de support, économiques et pédagogiques dans le même temps. Dans tous les cas, la première condition pour que lamazighe puisse survivre et se développer, c’est la volonté politique, le support gouvernemental doit être considéré comme le facteur clé dans la promotion de lamazighe, du fait que c’est le gouvernement qui contrôle le système éducatif.
Au Maroc, la langue offocielle, larabe, nest quune des langues nationale car larabe est différent de la langue des ethnies ; donc, les usagers des autres langues non officielles, étant donné quils sont attachés à leurs parlers autochtones, sont des victimes dune brimade permanente12, et donc céder à la tentation de défendre lusage de ces parlers par divers moyens, y compris la force.
La politique linguistique marocaine est entrée dans la communication linguistique sur le mode du plurilinguisme, il a en même temps gérée ce plurilinguisme sur le mode de la péjoration. Convertissant la différence en subordination, considérant la langue de lautre comme inférieure, voire comme non-langue.13
Donc, la politique linguistique marocaine doit prendre en considération larabe marocain et lamazighe qui constituent les langues maternelles et les langues réellement parlées dans ce pays. Pour les raisons suivantes :
- Préserver une identité ethnique ;
- Unifier politiquement un pays multilingue ;
- Assurer la paix sociale.
Dans le cas de la constitutionnalisation de la langue amazighe, nombre de questions se posent :
- Quelle langue institutionnalisée?
- Quelle langue promouvoir ?
- Peut-on avoir un multilinguisme officiel égalitaire ?
- Quelle est la meilleure façon de préserver la diversité linguistique au Maroc multilingue ?
- Les langues amazighes « officielles » seraient-elles des «langues de décoration» destinées à assurer uniquement lidentité collective des populations amazighophones ?
LÉtat marocain doit proclamer le multilinguisme officiel : la constitutionnalisation des langues amazighes, langues co-officielles à côté de la langue arabe afin de protéger les langues maternelles de la population marocaine.
Ce multilinguisme officiel devrait être accompagné, à notre avis, de fédérations14, où l’État central communique dans les différentes langues : arabe et amazighe. Les régions amazighophones vont être sectionnées en trois fédérations : fédération Nord, Centre et Sud, avec la constitutionnalisation des trois grandes variantes de lamazighe au Maroc, et où chaque région aura sa langue, en travaillant dans lavenir à « fabriquer » une langue standard aux trois variantes pour assurer lintercompréhension entre les locuteurs de ces trois langues ; ainsi un arabophone qui désire apprendre lamazighe, pourrait apprendre cette langue standard.
Il est à signaler aussi que cette constitutionnalisation des langues amazighes devrait être accompagnée de :
- Promotion de la langue et de la culture amazighes ;
- La langue amazighe devrait être indispensable pour exercer ou travailler dans les régions amazighophones ;
Sans ces conditions, même en cas de la constitutionnalisation de lamazighe, cette langue serait toujours dominée par larabe et les langues étrangères.
Il faut arrêter de croire que le monolinguisme est la seule voie de salut possible à léchelle dun pays. Des populations entières peuvent être bilingues ou trilingues15.
La linguistique à elle seule, ne peut résoudre les problèmes linguistiques, culturels et ethniques au Maroc. Lintervention du politicien est obligatoire, et surtout pour la constitutionnalisation des langues marginalisées.
Notons quà l’occasion du débat sur la graphie à adopter pour la transcription de l’Amazighe. Un débat qui s’est soldé avec la décision du régime d’adopter la graphie Tifinaghe. Une décision politique pour une problématique linguistique et technique, dont le principal objectif était de mettre fin à un débat qui commençait à menacer l’unité et la stabilité de la société.
Lamazighe est historiquement la langue première du Maroc. Il na cependant pas de statut défini sinon quil fonctionne de facto comme un langage natif et comme un langage véhiculaire au sein des communautés amazighophones. Il a ainsi essentiellement le statut de marqueur linguistique de lappartenance à lidentité amazighe. Depuis le Discours royal dAjdir (17 Octobre 2001) et la création de lIRCAM, lamazighe bénéficie dune reconnaissance formelle dans la politique linguistique, culturelle et médiatique de lÉtat16. Mais le discours institutionnel au Maroc se trouve partagé entre larabisation et la latinisation.
Lamazighe est un vernaculaire, cest-à-dire un langage natif, autonome en cours de standardisation.
La standardisation est la codification dun idiome par lexplicitation de ses normes à la fois linguistiques et sociales, la reconnaissance de leur légitimité et leur imposition par le moyen des institutions, dont principalement lécole et ladministration. Cette standardisation est donc la conséquence dune décision institutionnelle et non une qualité intrinsèque des langues, en elles-mêmes et par elles-mêmes. Lusage social des structures linguistiques est fixé par le jeu des lois du marché linguistique17, ces lois hiérarchisent les idiomes en présence et définissent au sein de chaque idiome les variantes socialement prestigieuses; lhabitus linguistique aidant, la communauté linguistique reconnaît la valeur sociale de la norme dominante et la reproduit dans sa pratique linguistique. La standardisation est un facteur essentiel dans la valorisation des langues sur le marché linguistique.
3laman rak takra zabourak a daoud goulna amazighia ma3lich walakin tbarzatna b francais maghadich nchadou m3ak wa chkoun 3raf wach had francais dialak walla ghi copier coller
يا حافظ السلامة ما هذا انا لست جزاءري لكي افهم هذ ه اللغة امشوما ناتشيطارا حمودة ابراهيم صديقك المخلص
azul mass hossayen
je vous salue poue les éfforts louables que vous faites pour instaurer un multilinguisme au maroc et enfin reconnaitre les droits linguistiques des imazighens habitants autoctones du maroc en particulier et de l’afrique du nord en general.continuez sur cette voie on vous soutient.ayuuuzzz .omar charrik.ass thissaghnass
مقال جيد ومهم لأنه يخص الوضعية اللغوية بالمغرب لكونه مجتمع التعدد اللغوي وبالتالي الثقافي مثله مثل أغلب المجتمعات في هدا العالم…
أرجو من كاتب المقال أن يسمح لي بترجمتـهالى العربيـة لأنه تخصصي وأنا في انتضار ردكم عبر اريفينو شكرا. .
ad tqad ac mass ferhad , war tagh ca xef iqubbanien a qa amec war ssinen tifinagh war ssinen ra d tutlayin n middeen
ijjen umgrad zzay k icna s wattas nssitim ad nzar yenneden
Memmis n ayt tuzin
https://www.defs.uqam.ca/docsPdf/MPotvin/ACELF_XXXVI_1.pdf